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Commissariat d’exposition : Daniel Baumann

Exposition du 7 juin au 9 juillet 2005

 

Au cœur de cette exposition, la présentation d’un objet complexe
« Psychopathologie de l’expression. Une collection iconographique internationale »

Cette série de portfolios (au total 26) est réalisée entre 1963 et 1977 par la compagnie Sandoz pour la promotion d’un neuroleptique (Melleril). Elle consiste en l’édition de quasi fac-similés d’œuvres de patients anonymes et d’artistes rattachés à l’art brut. Thématique (« Entre Eros et Thanatos » écrit par Leo Navratil et Alfred Bader, 1970) ou monographique (« Adolf Wölfli », écrit par Theodor Spoerri, 1964), elle est introduite par un texte.

Elle est en premier lieu le reflet de divers bouleversements dont la redéfinition de la maladie et de l’art.A la fois arme publicitaire et expression d’un certain idéal humaniste, cette édition est magnifiquement ambivalente ainsi que l’expression d’un véritable rêve bourgeois, celui de la réconciliation.

Chaque item contient un ensemble de reproductions introduit par un texte allant d’une présentation littéraire et thématique jusqu’à un diagnostique par la description des indices de névrose et pathologie. Se pose bien sûr la question de la définition des œuvres : lieu d’une expression pure, document d’un état mental ou encore image symbolique et connotée selon une grille établie. L’œuvre est le fruit d’une imagination obscure ou une représentation interdite de toute autonomie. C’est donc dans la juxtaposition texte–image, que cet objet s’avère être en fait celui de l’impossible réconciliation.

L’exposition est aussi une évocation du principe de dématérialisation de l’art conceptuel et de son échec relatif ; de son redéploiement critique (John Baldessari) ou de la prise en charge de cet héritage (Seth Price).

Réévaluer le fétiche, jouir du pouvoir de l’emballage, remplacer la représentation par la présentation, soutenir le terrorisme de la forme.

Daniel Baumann et Julien Fronsacq